Bonjour,
Je vous écris pour vous informer de la dissolution du Centre for Comparative Literature à l’Université de Toronto. Je me suis inscrite dans le programme doctoral ici à l’Université de Toronto il y a un an, après avoir reçu une maîtrise en littérature comparée à l’Université de Montréal, et un baccalauréat en études françaises à l’Université Dalhousie et Kings College.
Sans aucun avis préalable, les étudiants ont reçu la semaine dernière un courriel annonçant la fermeture de notre Centre, ainsi que le remaniement des départements de East Asian Studies, Germanic Languages & Literatures, Italian Studies, Slavic Languages and Literatures et Spanish & Portuguese. En échange, UofT aurait l’intention d’établir une nouvelle école collaborative des langues et littératures.
Notre doyen des Arts et Sciences, Meric S. Gertler, a affirmé dans une note de service que, selon lui, la littérature comparée avait réussi à redéfinir et reformuler la manière dont on étudie la littérature à notre Université. Grâce à la recherche faite au Centre for Comparative Littérature, y compris l’exploration des théories de Benjamin, De Certeau, Derrida, Gadamer, Irigaray, Lacan, Ricœur, et cetera, les autres départements des langues et littératures ont progressivement commencé à considérer ces théoriciens. En suivant les procédés critiques et théoriques des comparatistes, les autres départements (d’Anglais, de Français, et cetera) mettent l'accent, maintenant, sur la théorie. En plus, chacune des dissertations doctorales dans ces départements doit avoir une focalisation théorique.
Puisque ces autres départements ont adopté la méthodologie des comparatistes, le Doyen Gertler prétend qu’il ne reste plus de raison pour continuer la littérature comparée comme discipline autonome. Le Centre for Comparative Literature sera par conséquent fermé le 1 juillet 2011.
Pour ceux et celles d’entre vous qui ignorent l’histoire du Centre for Comparative Literature, je propose de vous en faire le bilan. Établi en 1969 par Northrop Frye dans le but d’ouvrir un espace intellectuel où l’on pourrait explorer et comparer une pluralité de littératures, cultures, arts, medias, ainsi que les théories littéraires qui s’y rapportent, le Centre a connu, dès son établissement, un grand succès au niveau mondial grâce à ses colloques, ses publications et les chercheurs, canadiens et étrangers, qu’il a soutenus. Cependant, même si notre Centre vous est inconnu, je suis sûre que vous reconnaissez la place importante que la Littérature Comparée tient dans les sciences humaines et qu’une grande université ne peut pas se passer de cette discipline. Je vous prie donc de vous joindre à nous pour protester contre la décision de l’administration de l’Université de Toronto et pour lui demander que la Littérature Comparée soit maintenue comme une discipline autonome.
Toronto est censée être une des universités les plus reconnues du monde. Les autres grandes universités pouvant se prévaloir d’une réputation mondiale—Tokyo, London, Paris-La Sorbonne, Havard, Yale, Princeton—ont toutes des départements de littérature comparée. Si le nôtre est démantelé, l’Université de Toronto verra son envergure académique et son prestige amoindris et le Canada perdra son programme de littérature comparée le plus ancien et le plus renommé.
Le site http://www.savecomplit.ca/Home.html donne davantage d’informations sur la situation.
Veuillez envoyer vos lettres de protestation au courriel suivant : savecomplit@gmail.com
SVP, mettez vos signatures en bas de notre pétition : http://www.petitiononline.com/complit/petition.html
Merci de votre soutien et de votre solidarité.
Cordialement,
Natalie Pendergast